Archive pour mai 2008

La création est belle et Amour.

Samedi 31 mai 2008

La création est belle et Amour.

Mais nous avons à éduquer notre regard et notre présence continue à cette Présence.

La prière elle-même devrait se maintenir dans la présence à la beauté contenue dans les mots lus et dits.

Que chacun puisse dire de sa vie les paroles du Roi David dans le Psaume: « Ahavti, j’ai aimé. »

JP II

Rav Yehoshua Ra’hamim Dufour

 

A tire d’ailes…nous sommes de passage…

Jeudi 29 mai 2008

A tire d’ailes… nous sommes de passage…


 

De tout ce qui n’est pas la bonté,A tire d'ailes
De tout ce qui n’est pas la beauté,
De tout ce qui n’est pas la clarté,
Âme détourne ton visage.
Ignore tout méchant vouloir,
Ignore tout mauvais savoir,
Ignore tout mauvais présage

Âme, pourquoi soupirer tant?
Ce corps n’est là que pour un temps,
N’est là que pour peu d’instants.
Prends bel espoir et bon courage.
Âme en voyage!
Âme qui doit vivre toujours,
Tout ceci n’est que pour une heure,
Incline-toi vers ceux qui pleurent,
Chante au chevet de ceux qui meurent,
Que jamais la crainte ne t’effleure
Et n’aie que des gestes d’Amour.

Henry Spiess

Aimer c’est se donner soi-même

Mardi 27 mai 2008

Aimer c’est se donner soi-même

Je ne te connais pas, cependant laisse-moi te faire part de quelques réflexions et conseils jaillis de multiples rencontres avec de jeunes hommes et de jeunes femmes qui ont soif d’aimer, soif de se lancer à toutes voiles sur les flots de la confiance et de l’amour.
Peut-être es-tu dans cette situation.

La vie religieuse, sacerdotale t’attire-t-elle ? Ou bien, est-ce le mariage ? Où te conduira cette générosité ? Je ne sais, mais c’est probablement le cadeau le plus précieux qui t’ait été fait ; celui qui te permettra de réaliser ton bonheur et celui des autres. Tu as parfois l’impression que ta générosité te dévore, qu’elle est excessive, qu’elle ne te laisse plus de place, à toi. Parfois tu hésites à te donner davantage, craignant de tout perdre et de te trouver dans une impasse, un grand vide. Et pourtant tu continues à avancer. Tu continues à espérer. Car tu sais que « Tout ce qui n’est pas donné est perdu« , comme dit le Père Ceyrac, un vieux jésuite missionnaire.

Thérèse de Lisieux s’écrie : « Aimer, c’est tout donner, et se donner soi-même… » C’est à cela que tu aspires peut-être aussi. Mais comment savoir où Dieu t’appelle ? Tant de questions se bousculent alors. Et d’ailleurs, est-on un jour sûr de sa vocation ?

Lis d’abord ce conte :
J’étais allé, mendiant de porte en porte, sur le chemin du village, lorsque ton chariot d’or apparut au loin pareil à un rêve splendide et j’admirais quel était ce roi de tous les rois ! Mes espoirs s’exaltèrent et je pensais : « C’en est fini des mauvais jours », et déjà je me tenais prêt dans l’attente d’aumônes spontanées et de richesses éparpillées partout dans la poussière.
Le chariot s’arrêta là où je me tenais. Ton regard tomba sur moi et tu descendis avec un sourire. Je sentis que la chance de ma vie était enfin venue. Soudain, alors, tu me tendis ta main droite et dis : « Qu’as-tu à me donner ? »
Ah ! quel jeu royal était-ce là de tendre la main au mendiant pour mendier ! j’étais confus et demeurai perplexe ; enfin, de ma besace, je tirai lentement un tout petit grain de blé et te le donnai.
Mais combien fut grande ma surprise lorsque, à la fin du jour, vidant à terre mon sac, je trouvai un tout petit grain d’or parmi le tas de pauvres grains. Je pleurai amèrement alors et pensai: « Que n’ai-je eu le cœur de te donner mon tout ! » (Rabindranah Tagore, « L’offrande lyrique », trad. André Gide.)

Seul un cœur large et généreux trouvera ce qu’il cherche.

Seul un cœur libre se laissera trouver par Celui qui appelle.

« N’ayez pas peur ! » Tel est le premier message de Jean-Paul II aux chrétiens après son élection. De quelle peur s’agit-il ? Peur de la maladie, de l’avenir, des échecs ? Peut-être bien, mais ce n’est pas le cœur du message. La raison de la peur n’est pas à chercher à l’extérieur de soi, mais en soi. « Suivez Jésus. N’ayez pas peur de vous approcher de Lui, de dépasser le seuil de sa maison, de parler avec Lui face à face, comme l’on s’entretient avec un ami. » (Message de Jean-Paul II, pour la XIIe JMJ à Paris.) C’est la prière qui va permettre d’entrer dans l’intimité du Seigneur et le cœur de l’homme aspire à cette intimité. Le cœur de l’homme est capable de cette relation personnelle avec Dieu et il souffre de son absence. « Tu nous as faits pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos, tant qu’il ne demeure en Toi. » (Saint Augustin, Confessions.) Alors pourquoi donc sommes-nous si hésitants parfois, nous tenant sur le seuil et n’osant pas entrer dans cette intimité ?

Peut-être parfois perds-tu le chemin de la prière ? Comment le retrouver ? Jésus enseigne ses disciples de manière très simple et pratique: « Pour toi, quand tu veux prier, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » (Mt 6, 6). Voilà en une phrase toute une école de prière ! Et de fait, l’Évangile indique fréquemment que Jésus part à l’écart pour prier. Notre mode de vie agité ne favorise guère ce recueillement et pourtant il est plus que jamais vital de trouver le chemin de « sa chambre », car c’est là que se fortifie notre relation au Père. Ne crains pas de partir à l’écart et de prolonger ces moments dans ta chambre, dans une église ou dans un monastère ; « ton Père qui voit dans le secret te le rendra« …

Faire une retraite ou un pèlerinage, c’est une manière privilégiée pour se retirer à l’écart pour prier notre Père. Des temps de retraite sont nécessaires pour fortifier la vie intérieure et la relation personnelle avec le Seigneur, sans laquelle aucune vocation chrétienne ne peut se réaliser. Le chrétien est homme des sources. Il connaît la source ou coule l’eau de la Vie ; il reconnaît aussi sa source, celle qui le désaltère lui, personnellement. Et il y revient. Parfois, la source demeure cachée et il lui faudra patience et persévérance, dans l’obscurité, pour la retrouver :

« Je connais la source qui coule et se répand,
Quoique ce soit de nuit !
Cette fontaine éternelle est cachée,
Mais comme je sais bien où elle est,
Quoique ce soit de nuit !
Dans cette nuit obscure de cette vie
Comme je connais bien, par la foi, la fontaine,
Quoique ce soit de nuit ! »
(Saint Jean de la Croix, Poésie IX)

« Aimer, c’est tout donner, et se donner soi-même! » Quelque chose brûle et se donne, dans le cœur de Thérèse de Lisieux, quand elle parle ainsi. C’est seulement dans ce don que l’homme réalise ce pour quoi il est fait, et c’est seulement là qu’il se réalise pleinement.

Probablement as-tu le désir de te donner. Comment parvenir à se donner vraiment ? Certainement, l’eucharistie sera le chemin privilégié pour chercher le Seigneur et se donner à Lui. L’eucharistie est le sacrement de l’amour, alliance de deux amours qui se rencontrent : l’amour de Dieu s’allie à l’amour de l’homme pour ne faire qu’un. « Ceci est mon corps, livré pour vous. » Quand le Seigneur se livre ainsi de manière totale et inconditionnelle, il attend de nous-mêmes une réponse libre et absolue. L’eucharistie est donc aussi le moyen le plus efficace pour trouver l’amour. Il faut y boire fréquemment. Si tu en as la possibilité, inscris « l’eucharistie en semaine » sur ton agenda.

A celui qui ne trouvera pas de messe célébrée à proximité, le Seigneur donnera une grâce particulière pour « se donner » à travers d’autres formes de prière. Ainsi, en Asie, une communauté catholique a vécu plusieurs siècles sans prêtres, se nourrissant de la prière du chapelet.

 

 Père de Dinechin

La spiritualité de la route [6]

Dimanche 25 mai 2008

IV-  La mystique de la Route

 

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1. la vie unitive
L’union transformante en Dieu est le terme de la vie spirituelle.
La Route favorise l’union de l’âme à la divinité par :
- La fréquence de la prière
- La contemplation de la nature
- Les arrêts dans les églises
- Les méditations
- Les conversations
- Les incidents agréables qui appellent un remerciement, les désagréables une acceptation.

2. la Route et la vie
C’est une toute petite part de notre vie. Elle nous permet de faire une sorte de retraite ouverte car :
- Fuite du monde
- Eloignement de nos routines et de nos soucis communs
- Silence
- Prière
- La remise en présence de soi-même et de Dieu.

Quand on a fait le point, déterminé la position exacte où l’on se trouve, on peut mieux progresser et marcher en avant.

Notre Dame du Oui, la prière des guîdes aînées

Samedi 24 mai 2008

ND du oui

Notre Dame, qui par votre oui avez changé la face du monde
 
Prenez en pitié ceux qui veulent dire : oui pour toujours.
 
Vous qui savez à quel prix ce mot s’achète et se tient,
 
Obtenez-nous de ne pas reculer devant ce qu’il exige de nous.
 
Apprenez-nous à le dire comme vous dans l’humilité, la pureté, la simplicité et l’abandon à la volonté du Père.
 
Faites que tout au long de notre vie les « oui » que nous dirons après celui-là
 
Ne soient pas autre chose qu’un moyen d’adhérer encore plus parfaitement à la volonté de Dieu
 
Pour notre salut et celui du monde entier.

Amen

La spiritualité de la route [5]

Vendredi 23 mai 2008

7. La charité individuelle et sociale
La charité c’est l’amour de Dieu et l’amour de nos frères en son nom. Et la marque de notre christianisme c’est l’amour que nous témoignons à nos ennemis.

La Route est une société de secours mutuel. Cette charité demande du tact, de la douceur, une inquiétude du bien-être physique et moral de l’autre, un sens des attentions qui font plaisir, des petits gestes qui touchent et réconfortent.

La charité sociale s’exerce d’abord à l’intérieure de notre Feu mais elle doit s’exercer aussi à l’extérieur, envers ceux que nous rencontrons et qui sont différents de nous.

Nous sommes toutes citadines et vous verrez que la Route va nous rapprocher des campagnards, des paysans, des provinciaux.

8. L’apostolat
L’apostolat le plus facile et le plus fécond est celui de l’exemple. Mais nous disposons aussi d’un autre moyen d’apostolat, plus sensible : Le Feu de joie, pendant la veillée.
Le Feu est un prétexte au rassemblement. La communication est établie par le chant, qui est alors un joyeux outil de propagande, un brillant instrument d’apostolat, plus effectif que mille discours.
Et quand les esprits sont mûrs, prêts à s’ouvrir, quelqu’un prend la parole et lit un beau texte qui continue le chant de tout à l’heure. Il chante la fraternité, la joie, la charité de Jésus. Et les auditeurs, même hostiles au christianisme l’écoutent avec recueillement, parce qu’après cette soirée, il convient qu’on se taise, qu’on écoute et qu’on médite. On fini la veillée par la prière, et vous verrez des mains qui essaient un signe de croix qu’ils n’avaient pas fait depuis longtemps.

La spiritualité de la route [4]

Jeudi 22 mai 2008

4. La simplicité
Quand on étudie la simplicité, on comprend que c’est une notion complexe…ou plutôt une notion difficile à définir.
Le simple se définit difficilement justement parce qu’il est simple. On se demande s’il est possible de définir la simplicité autrement que par approximation ou par opposition. Est simple tout ce qui n’est pas double, multiple, complexe, compliqué, contourné,…

Evidemment, la Route est l’ennemie des complications ou des « manières ». Il ne s’agit pas de chercher midi à 14h ou de tourner autour du pot !

Nous essayons de voir les choses comme elles sont et de les prendre telles quelles.
Pour les vêtements, la nourriture et en général le confort, pauvreté et simplicité se rejoignent.
Mais il y a aussi une simplicité moins externe et plus délicate : celle de l’âme qui se confie, avec l’abandon d’un petit enfant, aux mains de Jésus Christ. Toutes les spiritualités, lorsqu’on les creuse jusqu’au bout, arrivent à cette simplicité conforme aux préceptes évangéliques.
« Soyez simples comme la colombe et prudents comme le serpent »….. « Si vous ne devenez semblables à ces petits, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. »
La Route nous oriente vers un abandon à la Providence. Elle ne laisse pas le temps pour les introspections à la loupe ni pour les étalage de science théorique.

On apprend que la volonté humaine est à la fois puissante et misérable.
La Route nous met dans un état d’indifférence où tout heur et malheur nous paraît sortir de la main de Dieu pour notre progrès spirituel, donc utile et acceptable.

La Route nous invite aussi à une simplicité envers les autres, l’acceptation des autres tels qu’ils sont.
Prendre le temps comme il vient, les gens comme ils sont et Dieu comme Il veut, tel est le secret de la simplicité qu’enseigne la Route.
Et du même coup elle enseigne aussi la force.  La route des simples, c’est la route des forts.

5. La maitrise de soi
Si la route est aimable, joyeuse et fantaisiste, elle est aussi dure, austère et sévère.

La Route exige une surveillance continue de soi-même, une prédominance de la volonté sur l’instinct, une garde autour de nos tendances, une réduction de nos paresses, de  nos convoitises,  de nos lubies, de tout ce qui nous alourdit.

6. La pureté
Si l’on reprend le cliché de la ville tentaculaire, on peut aussi parler de la ville tentatrice.
L’air intoxique, le surmenage énerve et déprime, l’ambiance excite, l’exemple démoralise.
La pureté a toujours été un combat, mais dans nos grandes villes modernes, elle exige plus d’héroïsme que jamais.
La Route nous tire hors des villes, de leur atmosphère, de leurs vacarmes et de leur influence pour nous transporter dans la paix des campagnes.
Et là, l’amour ne nous apparaît plus comme la rencontre brutale de deux égoïsmes frénétiques, mais comme une insertion dans la fécondité de la nature, comme une coopération à l’œuvre créatrice.
La Route nous aménage une vie pleinement humaine, telle que Dieu la voulait pour l’homme. Une vie réglée par le cours du soleil. Une vie coupée de contemplation et d’action, coupée de travaux du corps et de l’esprit ce qui aboutit à l’équilibre.

Elle nous permet aussi de belles amitiés, fondées sur une estime réciproque, sur une communauté de goût et d’idéal, sur un sentiment de fraternité chrétienne.

La spiritualité de la route [3]

Mercredi 21 mai 2008

III- Ce que nous apporte la Route.

La Route peut être un auxiliaire, un instrument qui nous aide à nous débarrasser  des obstacles qui nous barrent l’entrée de la grâce.
Nous ne devons donc pas jeter sur la route un regard purement naturel, en ne considérant que l’air pur, le plaisir des muscles qui fonctionnent bien et l’agrément de quelques heures avec des amies.

Nous devons vivifier la route par un esprit surnaturel qui va métamorphoser des actes apparemment identiques.
Il faut se laisser faire par la Route.

Mais, attention, pas d’exclusivisme étroit ! La Route n’est qu’une activité entre mille autres, celle qui correspond aux heures de loisirs et de détente.
Elle doit avoir dans notre vie spirituelle la part qui lui revient et pas davantage.

1. La pauvreté
La pauvreté, première des béatitudes, est le commencement de toute ascèse.
Ce n’est pas simplement le détachement des biens matériels, l’élagage du superflu, la réduction au nécessaire vital, c’est le dépouillement de soi-même, de son amour propre, de sa volonté propre.

L’Evangile conseille, ordonne la pauvreté !
Plus on avance sur la route et plus on constate que l’absolu nécessaire est une chose relative et combien les conventions mondaines de la mode, du luxe ou de la vanité sont inadaptées à la vie réelle.
On apprend beaucoup sur la route.
La route nous apprend à vivre longtemps et bien avec peu de ressources. Elle nous prouve que les plaisirs dignes de l’homme, ne s’achète pas dans les grands magasins et moins encore dans les bistrots et dans les boites de nuit.
L’optique de la route, qui remet les être en leur lieu naturel, situe les biens matériels à leur rang de moyen.

La Route est l’école qui nous apprend à maitriser la matière, à terrasser l’avarice, grâce à qui nous possèderons le Royaume des Cieux.

2. L’humilité
C’est la connaissance de soi-même, de son insignifiance devant Dieu, de ses péchés, c’est l’acceptation de notre place, c’est-à-dire la dernière.

Qu’est-ce qui est humiliant pendant la Route ?
Se costumer en guide, surprendre le regard ironiquement pitoyable des gens…

Lorsque nous étions enfant, on peut dire que l’uniforme nous attirait. Adulte, il nous révulse ! Et celles qui vont dominer cette répulsion font le premier pas vers l’humilité.
Et c’est humiliant aussi d’avoir besoin des autres, de faire l’aumône pour un toit,…

3. L’obéissance
Elle résume toutes les vertus. Elle consiste, ordinairement, dans une soumission humaine à l’autorité divine et aux autorités qui la représente sur terre. C’est une acceptation libre, digne et intelligente. L’obéissance doit être une crainte amoureuse et respectueuse et non pas servile.
L’obéissance est le commencement de la sagesse.

La marche en groupe exige une règle et une autorité qui l’applique. Il faut bien savoir à quelle heure on partira, quel chemin l’on prendra…

Même si la générosité ne doit pas manquer dans un Feu et faire place à la spontanéité, la bonne volonté ne suffit pas. Le rôle de la cheftaine est de mettre un frein à l’activité de ces « Marthe » et d’obliger quelques fois ces « Marie » à sortir d’une contemplation qui se rapproche de la « flemmenza communis » plus que de l’extase mystique !

Il faut ravaler ses préférences, accepter des tâches qui ne nous plaisent pas et se résigner à quelques petites injustices.

être prêt !

Mardi 20 mai 2008

Le chien de Wapiti est toujours prêt !

 Chien de Wapiti

 

La spiritualité de la route [2]

Lundi 19 mai 2008

II-  L’aventure au cœur de la Route.

La Route est aussi une aventure et ce qu’elle nous enseigne c’est que toute  vie est aventure, risque à braver et quel risque, puisque de notre orientation terrestre dépend une éternité. Une éternité de malheur ou de béatitude.
Une chute sans fin dans l’échec ou la joie sans fin de la vision béatifique.

Qu’est-ce que l’aventure ?

C’est ce qui doit advenir…ce qui doit arriver, ce qui pend sur nos têtes comme l’épée sur Damoclès, ce que nous ne connaissons pas, ce qui demeure dans le brouillard doux et terrible de l’avenir.

Et c’est bien cela qui nous enchante dans l’aventure : cet élément de peur, d’inquiétude, ce risque. Quelque chose de trouble, d’un peu louche et d’exaltant. L’homme a besoin d’avoir peur. Quand il ne trouve pas l’effroi dans sa vie, il le cherche dans des livres ou sur l’écran.

Il y a aussi un autre aspect de l’aventure : l’imprévu, l’inouï, l’insolite.

Spirituellement que vaut l’aventure ?
Aimer le risque pour le risque ne sert à rien. Mais aimer le risque des grandes actions pour l’élan qu’il imprime et de l’ivresse qu’il verse, c’est une forme de la prudence.
Le besoin d’imprévu est aussi une donnée de notre condition humaine, une conséquence de l’intelligence qui aspire à tout connaître.
On a le désir de l’action pleine, sans faille. C’est un cri vers l’éternité.

Mais il ne faut pas tomber dans l’extrême et dans les déviations de l’aventure, comme un amour exagéré du risque, l’amour du remue-ménage, du désordre ou de la hâte.
On ne doit pas faire de l’aventure une fin, à cause de la joie que l’on y trouve.

En tant que chrétien, nous devons dépouiller l’aventure, la réduire à son essentielle nudité.
L’aventure est d’abord intérieure. L’aventure la plus haute c’est la sainteté. L’itinéraire le plus ardu et le plus dangereux c’est l’itinéraire intérieure.

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