Jour 1: l’exemple des Saintes Femmes de Jérusalem.
Dans les villages et sur les routes de Galilée, les femmes côtoient Jésus pendant les trois ans de sa vie publique.
L’une d’elles, une pécheresse de la ville, portant un flacon de parfum se jette, tout en pleurs, aux pieds de Jésus. Elle les baigne de ses larmes et les essuie avec ses cheveux, les couvre de baisers et répand sur eux du parfum.
Au pharisiens qui murmure qu’une personne qui se dit prophète ne devrait pas se laisser approcher par une femme impure, Jésus répond : « si je te déclare que ses péchés si nombreux sont pardonnés, c’est parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » (Lc 7, 36-48)
Après avoir été ainsi pardonné ou guéries, les unes retournent chez elles, d’autres décident de la suivre et de le servir. Pour Marie, surnommée Magdeleine, parce qu’elle est du village de Magdala, le passage de Jésus provoque un bouleversement total.
Elle a tout ce qu’il faut pour être heureuse, des biens suffisants, mais elle est possédée par sept démons.
Quand elle rencontre Jésus, elle est guérie de ses démons et celle décide alors de suivre Jésus et de mettre ses biens à sa disposition. Celles qui, à l’exemple de Marie de Magdala suivent Jésus de villes en villages, de Galilée jusqu’à Jérusalem, prennent soin du quotidien, de l’intendance. Il y a Jeanne, Suzanne, Marie, mère de Jacques, Salomé, et la mère des fils de Zébédée.
Leur mode de vie est simple, la nourriture frugale. Les femmes font les gestes de toujours pour faire cuire le pain et griller le poisson que les hommes on,t péché durant la nuit.
Elles sentent aussi que le but de se service pourrait ne pas se limiter à la satisfaction d’avoir des bons repas et un lieu agréable pour se reposer.
Jésus leur dit : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie n’est elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’amassent pas dans les greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? ne vous inquiétez donc pas en disant : Qu’allons nous manger ? Qu’allons nous boire ? de quoi allons nous nous vêtir ? Cherchez d’abord le Royaume et la Justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par surcroît. » (Mt 6, 25-34)
Les femmes comprennent de mieux en mieux que l’ont peut choisir de servir : ce n’est pas un sort qui leur est réservé ni la conséquence d’une manque de compétence. Servir devient la possibilité de s’identifier à celui qui aime Jésus. Plus on le sert et plus on devient son ami.
« Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. » (Jn 2, 26)
Quand Jésus est crucifié au Golgotha, les femmes, qui l’ont suivi depuis la Galilée, affrontent cette épreuve, le cœur brisé, incapables d’exprimer, autrement que par leur présence, combien elles croient en Jésus et en sa mission, malgré cet échec apparent.
Les femmes sont là, à la naissance et à la mort. Elles sont là jusqu’au bout, parce que >Jésus est en droit de compter sur elles pour cet accompagnement.
C’est un accompagnement silencieux : elles ont veillé biens des mourants et savent qu’une simple présence est un baume sur la douleur. Les femmes assurent cette simple mission de présence.
Marie Madeleine devient la figure emblématique de la pécheresse au grand cœur, tant de fois peinte au cours des siècles.
La représentation qui l’a dépeint le mieux dans une attitude rendue particulièrement belle par sa simplicité est celle de la rencontre au tombeau.
A genoux, elle tend une main suppliante vers Jésus : c’est l’instant où elle voit la gloire du ressuscité ; il est encore plus beau que le plus beau des enfants des hommes. Celui qu’elle ne peut toucher lui transperce le cœur : elle est éblouie de l’amour infini de Dieu.
En un instant, elle s’est sentie appelée à un amour différent qui survit à l’absence du corps, dans une croyance absolu de la présence invisible.
Elle ne baisera plus ses pieds, elle ne parfumera plus sa tête, mais elle vivre de sa vie, tout son corps de Ressuscité lui sera une présence vivante qu’elle contemplera et qu’elle aimera de tout son cœur.
Après l’Ascension et la Pentecôte, les apôtres fondent des communautés, rendent témoignage et annoncent la parole du seigneur.
Les saintes femmes continuent à accompagner discrètement. Leur compréhension de la personne de Jésus devient une référence et les gestes pour le servir, un modèle de conversion.
Au delà de la légende, les gestes et les actions des femmes de l’Evangile ont toujours inspiré la vie de celles qui s’attachent à Jésus et veulent le servir.
Se sentant incapables d’aimer le Christ comme elle le voulait, Sainte Thérèse d’Avila demande à Marie-Madeleine de la guider sur le chemin de la conversion, pour aimer Jésus comme elle l’a aimé lorsqu’elle l’a vu mourir sur la croix et vivre dans la contemplation alors qu’elle était privée de sa présence.
Premiers témoins de la résurrection, elles ne transmettent pas la Bonne nouvelle de Jésus par des discours aux juifs ou aux païens comme le font les apôtres. Elles sont porteuses de vie, porteuses d’amour.
Que l’exemple des Saintes Femmes nous conduisent à notre tour sur le chemin de la conversion, qu’elle nous permettent d’arriver à cette simplicité de vie.
Qu’à leur exemple toute notre vie se soit qu’un don de nous-mêmes par amour du Christ.
Prions Sainte Marie-Madeleine, qu’elle nous obtienne un plus grand amour de la personne de Jésus, pour qu’à notre tour nous le suivions.
Que notre Route soit une quête de l’amour divin.