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Archive pour novembre 2008

Prière de Charles de Foucauld

Jeudi 27 novembre 2008

charlesdefoucauldcoeur.jpg

Mon Père, je m’abandonne à Toi.

Fais de moi ce qu’il Te plaira.

Quoique Tu fasses de moi, je Te remercie.

Je suis prêt à tout.

J’accepte tout.

Pourvu que Ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures.

Je ne désire rien d’autre mon Dieu !

Je remets mon âme entre Tes mains.

Je Te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon coeur, parce que je T’aime et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre tes mains sans mesure, avec une infinie confiance, car Tu es mon Père.

Composantes d’une vie spitituelle

Mercredi 26 novembre 2008

5- Composantes d’une vie spirituelle

On retrouve dans les écrits de Padre Pio certaines constantes de la vie spirituelle d’un chrétien. Les voici :

- la prière, avec la méditation de la vie du Christ, de sa passion, du dessein d’amour de Dieu sur le monde et sur notre vie…

- la lecture de la Parole de Dieu et de livres spirituels

- l’exercice de la présence continuelle de Dieu, en se recueillant régulièrement, en priant avant et après chaque activité, par l’examen de conscience

- s’approcher régulièrement des sacrements de l’Eucharistie et de la pénitence

La direction spirituelle [annexe 2]

Lundi 24 novembre 2008

annexe 2 : Padre Pio, directeur spirituel

(par le  Frère Laurent Jestin, capucin)

 

La direction spirituelle

Padre Pio

Un chrétien ne vit pas seul sa foi, mais dans l’Église ; et la messe est le point central, la source de cette vie personnelle et communautaire. Il y a aussi une dimension très personnelle de la foi, qui se vit selon l’expérience de chacun, ses activités, ses rencontres, ses joies et ses peines… Et là se posent des questions, on se trouve devant des choix à faire, qui ne sont pas toujours très clairs. Car nous savons bien que ce que nous entendons à la messe, ce que nous lisons dans des livres, etc., ne s’applique pas exactement à notre situation ; on sait bien que l’Évangile est le chemin de vie, mais devant telle situation, on ne voit pas très bien comment le mettre en pratique : à quel texte faut-il se référer ? L’Évangile ne parle pas d’un certain nombre d’éléments de notre vie moderne…
Il est bon alors de pouvoir trouver des conseils, un éclairage, qui nous soient adaptés. Il est bon, et parfois indispensable, d’être accompagné sur notre chemin. C’est cela la direction spirituelle, l’accompagnement spirituel.

Dit autrement :

- La vie chrétienne et spirituelle consiste en la découverte de la volonté de Dieu, à l’accueillir et à l’accomplir.
- Or, nous ne pouvons pas prendre tellement de recul par rapport à notre existence, par rapport à nous-même : pas le temps nécessaire, et surtout impossibilité de sortir de sa vie pour se regarder comme de l’extérieur.
- Le directeur spirituel est celui qui prend ce recul à notre place – ou plus exactement : nous permet de prendre ce recul – et connaît ainsi certaines dimensions de notre vie mieux que nous. Il peut donc nous éclairer sur la volonté de Dieu.

Si l’on peut choisir son directeur spirituel, il est bon de respecter les critère suivants :
- personne reconnue par l’Église, qui a reçu mission de cet accompagnement spirituel ; c’est le cas de tous les prêtres de par leur ordination, ce peut être le cas d’autres personnes (religieux, religieuses, laïcs) ;
- personne dont on sait (dont on sent) que les connaissances et, davantage même, l’expérience personnelle sont sûres ;
- personne avec qui on peut établir une relation de confiance et d’affection spirituelle.

Padre Pio

Padre Pio a été un directeur spirituel exceptionnel. Il l’a été au cours des confessions et d’entretiens particuliers; et le contenu de ces moments plus ou moins longs reste inconnu en très grande partie, et pour toujours. Mais c’était là une direction spirituelle occasionnelle et ponctuelle. Les personnes quittant San Giovanni Rotondo ou même le confessionnal, la direction spirituelle cessait.
Padre Pio a été un directeur spirituel également par le biais de correspondances ; et nous conservons un bon nombre des lettres – parfois toutes – qu’il a envoyées et reçues, dans une correspondance suivie, pouvant durer plusieurs années. Elles ont été éditées (en italien, peu en français). Nous avons ainsi une documentation assez importante, qui :
- nous montre combien Padre Pio fut un directeur spirituel de premier ordre,
- permet de dégager sa « méthode » et les éléments de la vie spirituelle sur lesquels il insistait, non pas dans un conseil occasionnel, mais sur le long terme.


Nécessité de la direction spirituelle

Selon Padre Pio, la direction spirituelle est une nécessité aussi bien pour la personne qui est accompagnée (même si Dieu peut agir par lui-même) que pour le prêtre qui accompagne :

a) pour la personne accompagnée :

Contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier abord, plus on progresse dans la vie spirituelle, plus la direction spirituelle est utile. En effet, c’est alors que les tentations de Satan deviennent subtiles, prennent l’apparence du bien. C’est alors que le chrétien vit une expérience qu’on appelle la nuit : avant l’union à Dieu, c’est un temps de purification et d’épreuve (d’une certaine manière, comme le purgatoire avant la vie éternelle…) ; il faut que, dans notre relation à Dieu, disparaisse tout ce qui n’est pas amour. Or, nous nous rendons compte parfois que notre foi est parfois mêlée avec les conventions sociales, avec les habitudes, avec la peur, etc. La nuit, c’est quand ces éléments disparaissent, mais que l’amour ne se fait pas encore sentir, ou qu’il se fait sentir comme un feu qui brûle ces éléments et non comme une eau douce et apaisante.
Padre Pio est d’autant plus persuadé de la nécessité d’un directeur spirituel qu’il a lui-même connu les tentations les plus subtiles de Satan, et qu’il a vécu une expérience de nuit totale, se demandant si Dieu ne l’avait pas rejeté, tellement il ne sentait plus rien de sa présence, mais seulement les attaques spirituelles (et parfois physiques) du diable. Il a eu alors recours à deux Pères spirituels : le Père Agostino et peut-être surtout le Père Benedetto, qui était en même temps son supérieur provincial. L’obéissance au directeur spirituel était comme le dernier rempart contre le mal, et la preuve qu’au fond il cherchait et désirait accomplir la volonté de Dieu.

b) pour le directeur spirituel :

Pour Padre Pio, l’accompagnement spirituel est une exigence qui doit animer tout prêtre ; c’est un service qu’on ne peut pas refuser à une âme. On en voit un signe très clair dans les lettres qu’il écrit aux personnes qu’il dirige : il signe très fréquemment « votre serviteur » ou même « votre très humble serviteur ». Et il ne s’agit pas là seulement d’une formule de politesse, mais de la conscience très vive de sa mission de prêtre.
Plus encore, la direction spirituelle est un rejaillissement, un fruit de sa charité, de l’amour surnaturel qui lui brûle le cœur. Il l’écrit à Raffaelina Cerase — et, chacun à son niveau, nous pouvons en prendre la leçon : « C’est la charité de Jésus Christ qui me pousse ; c’est le désir très vif de votre sanctification. Un tel désir vient de la flamme qui me brûle intérieurement (…) En tant qu’ami et ministre de l’Époux divin, et selon son ordre, j’ai le devoir de veiller sur vous ; je suis empli de son amour jaloux, qui veut que vous restiez pure et lui soyez un jour présentée » (25 octobre 1914).

Padre Pio, un directeur spirituel de premier ordre

Pour rendre compte de la qualité exceptionnelle de la direction spirituelle de Padre Pio, on peut avancer les éléments suivants :

a) La conscience et la volonté très vives de n’être qu’un instrument de Dieu, qui est le seul vrai guide : «Je suis un instrument dans la main de Dieu, et je ne suis utile qu’en étant manipulé par l’artisan divin ».

b) Sa participation à la vie spirituelle de ses dirigé(e)s : Padre Pio résume cette dimension en disant qu’il est « le pauvre cyrénien qui porte la croix pour tous ». il participe aux angoisses et aux joies, aux peines et aux satisfactions de celles et ceux qu’il guide. Cela se fondait sur un rapport d’affection surnaturelle qu’il établissait avec eux : amour à la fois paternel et humble (il dirige l’âme, et il est serviteur de l’âme et du Christ).
Dans le même temps, il était toujours franc et direct, et la politesse qui le caractérisait la plupart du temps semblait alors mise de côté. C’est cela qui a donné à Padre Pio cette réputation d’être rude, brusque, dur, notamment au confessionnal. En fait, c’était une forme extrême de son immense charité et compassion pour les âmes, parfois le seul moyen de les réveiller de leur sommeil ou de les tirer de leur hypocrisie. Mais Padre Pio ne faisait jamais cela gratuitement, et il interdisait à ses confrères de l’imiter sur ce point.
On retrouve aussi ce caractère franc et sincère dans ses lettres, notamment quand il est obligé de répéter plusieurs fois le même avis, ou quand une âme avancée dans le chemin de Dieu reste encore fixée sur un élément matériel très secondaire. Ainsi, il écrivit à Raffaelina Cerase, pour lui dire son désaccord : elle était selon trop préoccupé par la recherche d’un logement plus convenable, les laissant troubler par cela dans sa vie spirituelle : « Je vous dis franchement que votre préoccupation pour cette maison est un peu excessive et je vois tout cela d’un mauvais œil. Je vous demande de modérer cette préoccupation si vous ne voulez pas subir la réprobation de Jésus » (8 avril 1914). Derrière cela, il y a la conviction qu’on ne peut pas vivre véritablement dans la paix de Dieu si on est troublé d’autres activités : l’être humain est un.

c) Une intuition psychologique et spirituelle très vive, consistant en une démarche adaptée aux situations personnelles et orientée vers les dimensions positives de l’expérience spirituelle.
Padre Pio ne donnait jamais tels quels des principes spirituels trop généraux : « Il faut aimer, pardonner… », mais il les présentait en adéquation avec les situations précises, le caractère de la personne. Il y avait là, donc, une intuition et un bon sens psychologique très développés ; mais il faut aussi mentionner les charismes propres qu’il avait reçus : par la grâce divine, son ange gardien, il avait une connaissance surnaturelle de certains éléments cachés ou que les paroles et les lettres ne parvenaient pas à décrire.

L’autre dimension de cette intuition de Padre Pio est qu’il présentait la vie spirituelle plutôt du côté positif que négatif. Ainsi, pour encourager les âmes, notamment quand elles étaient dans la nuit des sens ou de la foi, il n’hésitait pas à leur rappeler qu’elles étaient destinées à l’union divine, que l’Époux divin les avaient choisies. « Jésus veut faire de nous des saints à tout prix, mais plus que tout, il veut vous sanctifier, vous. Il vous en donne continuellement la preuve. Il semble même qu’il n’ait pas d’autre préoccupation que celle de vous sanctifier » (à Raffaelina, Ascension 1914).

Pour Padre Pio, quand on recherche véritablement la volonté de Dieu et qu’on est dans l’obéissance à l’Église, qu directeur spirituel, il est préférable d’ignorer le mal, de le traiter par le mépris, et de se tourner résolument vers le bien, vers la promesse que le Seigneur nous a fait, même si on ne sent pas tellement son amour. Son amour est présent par le désir de sa volonté et par l’obéissance.

d) Un fondement théologique très sûr. Padre Pio ne choisit pas les personnes qu’il dirige, il reçoit cela comme une mission. De la même manière, il ne les guide pas selon ses préférences, mais selon la foi de l’Église et la grande tradition spirituelle.

Cela se caractérisait par les deux éléments principaux suivants :
- une insistance sur les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité. La foi : la vie chrétienne a Dieu pour centre et terme, que les vérités de la foi nous révèlent. L’espérance : le Seigneur ne revient jamais sur sa promesse, et il donne les moyens de son accomplissement. La charité : C’est en l’amour de Dieu et du prochain que consiste la sainteté ; et l’amour est le premier pas dans le chemin de sainteté.

- une bonne connaissance de la théologie, de la Bible (notamment saint Paul) et des grands auteurs spirituels. C’est ce qu’il possède, et il invite ses dirigés, autant que cela leur est possible à lire les bons auteurs ; ainsi, il se fâche à plusieurs reprises contre Raffaelina, qui persiste à ne lire que des romans d’édification. Il ira jusqu’à lui envoyer le « Traité de l’amour de Dieu» de saint François de Sales, après lui avoir conseillé de lire l’autobiographie de sainte Thérèse d’Avila, les Confessions de saint Augustin et une introduction à la foi de l’Église écrite par un dominicain français, le Père Monsabré.

En étudiant ses lettres, on se rend compte combien, par exemple, il connaissait bien saint Jean de la Croix, sans doute parce que leurs expériences de la nuit spirituelle sont aussi radicales l’une que l’autre.

e) Ce dernier point ouvre à la dernière des raisons que l’on peut invoquer pour comprendre pourquoi Padre Pio fut un directeur spirituel de premier ordre : il a lui-même parcouru l’ensemble du chemin spirituel jusqu’à l’union parfaite avec Dieu.

Il n’est pas nécessaire qu’un accompagnateur spirituel ait lui-même fait une expérience mystique totale ; par la sûreté de sa doctrine théologique et spirituelle, par son intuition et son bon sens psychologique, il peut aider quelqu’un à discerner l’action de l’Esprit Saint et à déjouer les pièges de Satan. Cependant, une expérience propre augmente, non pas les connaissances, mais ce qui est de l’ordre de leur application aux situations personnelles. De plus, ainsi qu’on a pu le voir entre Padre Pio et ses dirigés, la confiance de ceux-ci vis à vis de lui en a été plus grande : puisqu’il a parcouru le chemin, je peux m’abandonner entre ses mains, ses conseils ne sauraient me tromper. Or, la confiance est bien un élément important de la direction spirituelle.

Et cela indépendamment de son jeune âge : en 1915, Padre Pio a 31 ans ; et dans une lettre à Raffaelina Cerase, il indique qu’il a déjà dépassé l’étape de la purification des sens et de l’esprit, il est dans l’union parfaite avec Dieu (23 janvier 1915).

Epitre aux Romains [4]

Dimanche 23 novembre 2008

 Chapitre 3

Texte complexe qui mériterait une longue méditation...

1    Quel est donc l’avantage du Juif? ou quelle est l’utilité de la circoncision? Cet avantage est grand de toute manière. Et d’abord c’est qu’à eux ont été confiés les oracles de Dieu. Mais quoi? Si quelques-uns n’ont pas cru, leur incrédulité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu? Loin de là! Mais plutôt que Dieu soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur, selon qu’il est écrit:  » Afin, ô Dieu, que tu sois trouvé juste dans tes paroles et que tu triomphes lorsqu’on te juge.  » Mais si notre injustice démontre la justice de Dieu, que dirons-nous? Dieu n’est-il pas injuste en donnant cours à sa colère? (je parle à la manière des hommes) Loin de là! Autrement, comment Dieu jugera-t-il le monde? Car si, par mon mensonge, la vérité de Dieu éclate davantage pour sa gloire, pourquoi, après cela, suis-je moi-même condamné comme pécheur? Et pourquoi ne ferions-nous pas le mal afin qu’il en arrive du bien, comme la calomnie nous en accuse, et comme quelques-uns prétendent, que nous l’enseignons? ceux-là, leur condamnation est juste!  Et bien donc? Avons-nous quelque supériorité? Non, aucune; car nous venons de prouver que tous, Juifs et Grecs, sont sous le péché, selon qu’il est écrit:  » Il n’y a point de juste, pas même un seul; il n’y en a point qui ait de l’intelligence, il n’y en a point qui cherche Dieu. Tous sont sortis de la voie, tous sont pervertis; il n’y a personne qui fasse le bien, pas même un seul.  »  » Sépulcre ouvert est leur gosier; ils se servent de leurs langues pour tromper.  »  » Un venin d’aspic est sous leurs lèvres.  »  » Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume.  »  » Ils ont les pieds agiles pour répandre le sang. La désolation et le malheur sont dans leurs voies. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix.  »  » La crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux. Or nous savons que tout ce que dit la Loi, elle le dit à ceux qui sont sous la Loi, afin que toute bouche soit fermée, et que le monde entier soit sous le coup de la justice de Dieu.

La direction spirituelle [annexe 1]

Vendredi 21 novembre 2008

Annexe 1 : Petit Journal de sainte Faustine

Sainte Faustine

936. Je noterai encore un mot à propos de mon directeur de conscience. C’est étrange qu’il y ait si peu de prêtres capables de donner à l’âme puissance, courage et force, pour qu’elle continue d’avancer sans fatigue. Sous une telle direction, l’âme, même si elle a peu de forces peut faire beaucoup pour la gloire de Dieu. Et j’ai découvert ici un secret c’est que le confesseur ou plutôt le directeur ne dédaigne pas les plus petites choses que l’âme lui présente. Quand l’âme s’aperçoit qu’elle est contrôlée en cela, elle commence à s’y exercer et ne manque pas la plus petite occasion de pratiquer cette vertu et elle évite les moindres fautes. Et de ces efforts s’élève dans l’âme un temple très beau, bâti de ces petites pierres. Si, au contraire, l’âme se rend compte que le directeur dédaigne ces petites choses, elle aussi commencera à les dédaigner. Elle cessera d’en rendre compte à son confesseur. Et ce qui est pire encore, elle commencera à se négliger dans les petits détails. Ainsi, au lieu d’avancer, elle reculera lentement. Et elle ne s’en apercevra que lorsqu’elle tombera en des fautes plus graves. Ici se pose une sérieuse question : qui est fautif ? Elle ou le confesseur, c’est-à-dire le directeur ? Je pencherais plutôt pour le directeur. Il me semble qu’il faut imputer toute la faute à l’imprudence du directeur. La faute de l’âme est qu’elle s’est elle-même choisie son directeur. Le directeur aurait pu mener l’âme à la sainteté par les voies de la volonté divine. L’âme devrait prier très ardemment et très longtemps pour avoir un directeur.

937. Et elle devrait demander que Dieu daigne Lui-même, lui en choisir un. Ce qui commence en Dieu, sera à Dieu. Et ce qui commence d’une manière purement humaine restera humain. Dieu est si miséricordieux que pour aider l’âme, Il lui assigne Lui-même un chef spirituel. Et Il donnera à l’âme la connaissance de la personne à qui l’âme doit dévoiler comme devant Jésus Seul, ses plus secrètes profondeurs. Lorsque l’âme considèrera et reconnaîtra que c’est Dieu qui dirige cela, qu’elle prie bien ardemment pour ce directeur afin qu’il puisse bien la connaître à la lumière divine. Qu’elle ne change pas de directeur, à moins que ne survienne quelque chose de sérieux ! Comme elle a beaucoup prié pour connaître la volonté divine avant le choix du directeur, de même si elle veut en changer, qu’elle prie beaucoup et ardemment pour savoir si c’est vraiment la volonté divine qu’elle en choisisse un autre. Si elle ne voit pas la volonté formelle de Dieu, qu’elle n’en change pas ! Car seule l’âme n’ira pas loin et Satan ne désire que cela, que l’âme qui aspire à la sainteté se dirige elle-même. Et alors il n’y a pas de doute, elle n’arrivera pas à la sainteté. Il y a une exception, c’est lorsque Dieu dirige l’âme directement Lui-même.

938. Mais le directeur s’apercevra tout de suite que l’âme est dirigée par Dieu seul. Dieu lui permettra de reconnaître cela clairement et distinctement. Dans ce cas l’âme doit être sous un contrôle plus strict encore que d’autres. Et le rôle du directeur consistera moins à diriger et à indiquer la voie que l’âme doit suivre, qu’à juger et à approuver que l’âme est dans la bonne voie et qu’un bon esprit la dirige. Le directeur devrait être non seulement saint, mais aussi expérimenté et prudent. L’âme devrait préférer son opinion à l’opinion de Dieu même. Alors elle sera à l’abri des illusions et des déviations. L’âme qui ne soumettrait pas ses inspirations au strict contrôle de l’Eglise, c’est-à-dire de son directeur, par cela même fait supposer qu’un mauvais esprit la dirige. Le directeur doit être très prudent à cet égard et il doit éprouver l’âme par obéissance. Satan peut se dissimuler sous le manteau de l’humilité. Mais il ne sait pas se revêtir du manteau de l’obéissance.
Et là toute son action le trahit. Mais le directeur ne devrait pas avoir trop peur. Car si Dieu remet cette âme exceptionnelle sous sa protection, Il lui donnera aussi une grande lumière divine à cet égard. Autrement comment pourrait-il juger les grands mystères qui se passent entre l’âme et Dieu ?

939. J’ai beaucoup souffert moi-même et j’ai été très éprouvée sous ce rapport. C’est pourquoi j’écrit seulement ce que j’ai moi-même éprouvé. J’ai fait beaucoup de neuvaines et de pénitences, j’ai récité beaucoup de prières avant que Dieu ne m’envoie le prêtre qui comprendrait mon âme. Il y aurait beaucoup plus d’âmes saintes, s’il y avait plus de directeurs expérimentés et saints. Plus d’une âme, qui aspire sincèrement à la sainteté ne sait pas se débrouiller seule quand viennent les moments d’épreuves. Et elle quitte alors la voie de la perfection. Ô Jésus, donnez-nous des prêtres zélés et saints !

4- qualités et devoirs du dirigé

Jeudi 20 novembre 2008

4- qualités et devoirs du dirigé


1ère exigence (1ère qualité du cœur demandée) : DETERMINATION à suivre le Christ, à le mettre à la première place.
Si le dirigé n’est pas résolu à avancer et à en prendre les moyens, le DS ne pourra rien faire.

2e: ouverture d’âme réelle.
Pas toujours facile (surtout pour zones d’ombre…)
=> confiance nécessaire (confiance voulue, recherchée, fruit d’un combat < confiance en Dieu)
=> simplicité : dire en toute simplicité au DS ce qu’il a besoin de savoir : les fautes et leurs racines, les tentations, les luttes, les efforts, les attraits pour le bien, les actes de vertu …

Le DS n’est pas un voyant qui pourrait tout deviner sans qu’on l’éclaire.
Pour bien conduire une âme, le directeur doit connaître ce qu’il y a de principal dans sa vie passée, ses fautes les plus habituelles, les efforts déjà tentés pour s’en corriger, les résultats obtenus, afin de bien voir ce qui reste à faire ; puis les dispositions présentes, les attraits, les répugnances, le genre de vie qu’on mène, les tentations qu’on éprouve et la tactique qu’on emploie pour les vaincre, les vertus dont on sent davantage le besoin et les moyens employés pour les acquérir, le tout en vue de donner des conseils plus précis.

C’est alors qu’on peut plus facilement dresser un programme de direction, programme souple qui s’adapte à l’état actuel du pénitent pour le rendre meilleur. On ne peut en effet conduire toutes les âmes de la même façon ; il faut les prendre au degré où elles sont, pour les aider à monter graduellement, sans brûler trop d’étapes, le sentier escarpé de la perfection.

3e foi en Dieu, en sa Providence, en sa bienveillance paternelle.
Croire qu’Il nous regarde, qu’il nous entend, qu’il nous parle (par les personnes, les évènements, …), qu’Il nous appelle, qu’Il nous aime.

4e laisser place au conseil et pratiquer l’obéissance :
Si écoute par le DS primordiale, conseil suit généralement écoute.
Application des conseils par dirigé manifeste confiance faite au Seigneur.

Rien de moins surnaturel que de vouloir faire entrer DS dans nos sentiments et nos idées ; rien aussi de plus nuisible au bien de l’âme ; car ce n’est pas alors la volonté de Dieu qu’on cherche, mais la sienne propre, avec cette circonstance aggravante qu’on abuse d’un moyen divin pour une fin égoïste. Notre unique désir doit être de connaître la volonté divine par l’intermédiaire de notre directeur, et non de lui extorquer une approbation par des procédés plus ou moins habiles : on peut tromper son directeur, on ne trompe pas celui qu’il représente.

Sans doute notre devoir est de lui faire connaître nos goûts et nos répugnances, et si nous voyons des difficultés, une sorte d’impossibilité à mettre en pratique tel conseil, nous devons le dire en toute simplicité ; mais, quand nous l’avons fait, il ne reste plus qu’à se soumettre. Notre directeur peut à la rigueur se tromper ; nous ne nous trompons point en lui obéissant, sauf naturellement s’il nous conseillait quelque chose de contraire à la foi ou aux mœurs ; dans ce cas, il faudrait changer de directeur.

Insistons sur le fait que c’est l’obéissance qui assure l’efficacité de la DS (dans les domaines que nous déterminons => notre liberté reste première).
Si nous obéissons au DS c’est parce que nous avons fait choix de lui obéir (rappel : nous pouvons en changer)
Mais sans contrainte, scrupule ou précipitation. Cf SFS :
Et s’il vous advient de laisser quelque chose que je vous ordonne, ne vous mettez point en scrupule; car voici la règle générale de notre obéissance écrite en grosses lettres :
IL FAUT TOUT FAIRE PAR AMOUR, ET RIEN PAR FORCE. IL FAUT PLUS AIMER L’OBÉISSANCE QUE CRAINDRE LA DÉSOBÉISSANCE.


Je vous laisse l’esprit, de liberté, non pas celui qui exclut l’obéissance, car c’est la liberté de la chair; mais celui qui exclut la contrainte et le scrupule, ou empressement.
Si vous aimez bien fort l’obéissance et soumission, je veux que s’il vous vient occasion juste ou charitable de laisser vos exercices, ce soit une espèce d’obéissance, et que ce manquement soit suppléé par l’amour.
SFS lettre à Ste Jeanne de Chantal, 14 oct 1604

Exemple significatifs dans la vie des saints : Jésus demande quelque chose à l’âme, le DS demande autre chose ; et le Seigneur demande ensuite d’obéir malgré tout au DS (cf : TA, Ste Marguretite-Marie, Ste Faustine…)
 

Pour les scrupuleux : obéissance stricte réclamée.

Le dirigé doit avoir pour le DS un respect filial, voyant en lui l’instrument dont Dieu se sert pour le conduire à Lui. L’amitié est possible, pourvu que ce respect ne soit pas atteint

Ayez en lui une extrême confiance mêlée d’une sacrée révérence, en sorte que la révérence ne diminue point la confiance, et que la confiance n’empêche point la révérence; confiez. vous en lui avec le respect d’une fille envers son père, respectez-le avec la confiance d’un fils envers sa mère: bref, cette amitié doit être forte et douce, toute sainte, toute sacrée, toute divine et toute spirituelle.
SFS IVD I,4
 

3 – comment choisir un directeur spirituel ?

Mercredi 19 novembre 2008

3 – comment choisir un directeur spirituel ?

Règle  n° 1 : liberté de choix, et initiative doit venir du dirigé.
- liberté d’en changerpict0046.jpg
Ce n’est pas sans une raison sérieuse et sans avoir mûrement réfléchi qu’il faut choisir un autre
directeur. Il doit y avoir en effet une certaine continuité dans la direction, et celle-ci ne peut exister lorsqu’on change fréquemment de guide spirituel.
critère déterminant : progrès spirituels (« obligation de résultats »)
Difficile à choisir.
Ne pas se précipiter


- Chercher (ne pas se contenter de l’entourage immédiat)
Pour TA : 1/1.000
Pour SFS : 1/10.000
Et pour cela, choisissez-en un entre mille, dit Avila ; et moi je dis entre dix mille, car il s’en trouve moins que l’on ne saurait dire qui soient capables de cet office. Il le faut plein de charité, de science et de prudence: si l’une de ces trois parties lui manque, il y a du danger. Mais je vous dis derechef, demandez-le à Dieu, et l’ayant obtenu bénissez sa divine Majesté, demeurez ferme et n’en cherchez point d’autres, ains allez simplement, humblement et confidemment, car vous ferez un très heureux voyage.
SFS IVD I,4

Mieux vaut rester sans guide que de se faire guider par un mauvais DS (Cf TA Vie, ch. XIII)
- prier pour trouver un bon DS
- et quand on pense l’avoir trouvé, prier pour son DS

Unité de direction mais pluralité d’influences :
On ne peut avoir qu’un seul directeur à la fois, mais. Mais celui-ci ne peut empêcher ou interdire toute autre influence
Cette nécessaire unité de la Direction n’exclut pas que vous puissiez admettre d’autres influences. Car si la Direction est une influence, toute influence n’est pas une Direction. Que vous ayez, avec [d’autres personnes sages] des entretiens dont il subsiste des traces dans votre esprit, cela en soi n’est pas mauvais, et du reste c’est inévitable, à moins qu’on ne veuille aboutir à une odieuse séquestration spirituelle.

Il faut seulement deux choses :
que votre Directeur connaisse très bien l’existence et la force de ces influences, afin qu’il puisse les employer, les mesurer, les contrôler, au besoin les neutraliser ;
que leur effet demeure suspendu, tant qu’il n’a pas donné son approbation.
Vous voyez assez que la première condition ne peut être remplie que si votre sincérité est sans ombre ; et que la seconde ne peut manquer sans ruiner ce caractère pratiquement exclusif qui distingue l’influence du Directeur, et dont celui ci a le devoir d’être jaloux.

Abbé V-A BERTO, Principes de Direction Spirituelle
Qualités d’un bon DS
Les principales de ces qualités, selon S. François de Sales et la plupart des auteurs spirituels, sont les suivantes: « il faut que le directeur spirituel soit plein de charité, de science et de prudence: si l’une de ces trois parties lui manquent, il y a du danger ».  Sainte Thérèse parle à peu près de même : « Il est très important, dit-elle, que le directeur spirituel soit éclairé : j’entends qu’il ait un jugement droit et de l’expérience. Si avec cela il est théologien, c’est parfait ». S. Jean de la Croix dit: un bon directeur doit avoir, science, discrétion, et expérience »,.

 En résumé :
1- discernement, sagesse (pour diriger les âmes non pas d’après ses propres idées, mais selon les mouvements de la grâce, le tempérament et le caractère des pénitents, et leurs attraits surnaturels)
2- expérience des âmes
3- science, compétence doctrinale (en particulier connaissance des auteurs spirituels)
4- 
sainteté
+ qu’il soit accessible et qu’il prenne le temps

NB : quel rythme pour une DS ?
Cela dépend. Au début + fréquent pour permettre progrès rapide dans la connaissance mutuelle et pour permettre la mise en place d’un règlement de vie et évaluer son adaptation à l’âme (notamment par les résultats).
Ensuite cela dépend de ce que recherche le dirigé.
Rythme souvent proposé = mensuel.
DS peut s’effectuer par courrier si directeur loin (nombreuses lettres de DS chez SFS, Libermann, et tant d’autres). Pourquoi pas par téléphone.

la sainteté est nécessaire mais passe au 2° plan / discernement et science.
« Que notre directeur soit instruit et pieux ; si nous ne pouvons trouver les deux qualités réunies, mieux vaut prendre la science sans la dévotion que le contraire » (Ste Thérèse d’Avila)

La charité du directeur spirituel, tous les auteurs le disent, doit le rendre très désintéressé, et le porter, non pas à s’attacher les coeurs, mais à les conduire vers Dieu; autrement la direction reste stérile et peut tout à fait dévier.

Le DS peut-il être un laïc (homme ou femme) ?
Dans certains cas, oui (cf Ste Catherine de Sienne).
Mais suppose les qualités ci-dessus (=> généralement religieuse)
Eviter en tout cas les amis trop proches (manque du recul nécessaire)

Messe pour la France et nos morts

Mardi 18 novembre 2008

Homélie pour le dimanche 16 novembre 2008
à l’église Saint-André de SAINT-MAURICE
Messe pour la France et nos morts

par l’abbé Hugues de MONTJOYE

« Mes pensées ont des pensées de paix et non de malheur, dit le Seigneur. Vous m’invoquerez, et je vous exaucerai, et je ramènerai vos captifs de partout où ils sont dispersés ». Ainsi s’ouvre la liturgie de cette messe. Nous pouvons reconnaître que ces paroles de l’introït prennent un relief particulier en ce jour où nous avons voulu solenniser un peu le souvenir de tous nos morts tombés au champ d’honneur, d’abord lors du premier conflit mondial, puisque nous fêtons le quatre-vingt-dixième anniversaire de l’armistice de 1918, mais également des autres conflits sur le sol national ou les T.O.E.
Nous sommes ici dans une église, où nous assistons au Saint Sacrifice de la Messe, culte public suprême et parfait d’adoration, d’action de grâces, de propitiation et de supplication, adressé au Dieu trois fois Saint pour les vivants et pour les morts.
Nous allons donc prier pour les morts, afin qu’ils reposent en paix après avoir durement combattu jusqu’au sacrifice du sang , et pour les vivants, afin que l’exemple laissé par nos glorieux aînés ne soit pas vain.

Le 11 novembre, fête de saint Martin, l’apôtre des Gaules, nous invite à nous arrêter sur le sens de ce sacrifice consenti par tant de nos aïeux. A quoi bon un tel héroïsme ? A quoi bon en faire mémoire chaque année ?

Sans doute les motivations pouvaient-elles différer d’un combattant à l’autre, les opinions politiques, philosophiques et religieuses étant elles-mêmes diverses, ce que le Père BROTTIER et Georges CLEMENCEAU, tous deux co-fondateurs de l’U.N.C., ont intégré dans la fondation de cette œuvre de soutien et de réconciliation.
Cependant, au-delà des clivages évoqués, un sentiment naturel était encore partagé par le peuple de France : l’amour de la Patrie.

Peut-être n’est-il pas hors de propos de rappeler aujourd’hui que ce sentiment est noble et beau, et qu’il mérite d’être reconnu comme tel. Loin d’être blâmable, il est même un devoir, commandé par la vertu de piété, résumé dans le quatrième commandement du Décalogue : « Tu honoreras ton père et ta mère ».
Comme la vertu de religion, la piété est une dette de stricte justice, et une dette qui ne sera jamais totalement soldée. Les enfants doivent plus à leurs parents et les citoyens à leur Patrie, qu’ils ne pourront jamais leur rendre.
Nous sommes bien dans la loi naturelle, inscrite dans le cœur de tout homme. Devoir de justice, de gratitude, vis-à-vis de ceux qui ont fait la France, qui ont fait ce que nous sommes aujourd’hui. Non seulement nous n’avons pas le droit d’oublier ceux qui nous ont transmis cet héritage, en l’enrichissant de leur propre apport, mais nous n’avons pas le droit de le dilapider. Et la meilleure gratitude est la fidélité.
Nous ne pouvons que reconnaître que ce devoir et cette vertu, naturelle redisons-le, sont trop souvent ignorés, moqués, sinon combattus.

Nous voulons célébrer les quatre-vingt-dix ans de l’armistice. C’est le signe que nous voulons faire mémoire du passé, et plus encore peut-être que nous voulons que la génération présente s’enracine dans l’histoire passée, pour pouvoir transmettre à son tour ce qu’elle a reçu. Transmettre, c’est le propre de la tradition, et l’armée française peut s’enorgueillir avec raison de cultiver les traditions.

(suite…)

Epitre aux Romains

Dimanche 16 novembre 2008

Chapitre 2 (suite et fin) 

Hypocrisie, hypocrisie de celui qui sait donner des leçons mais ne se maîtrise pas lui-même! Ce passage me rapelle une phrase de Gustave Mahler (inconnu pour moi): « Il n’y a qu’un seul moyen d’enseigner, c’est de montrer l’exemple » .

 17 Toi qui portes le nom de Juif, qui te reposes sur la Loi, qui te glorifies en Dieu, qui connais sa volonté, qui sais discerner ce qu’il y a de meilleur, instruit que tu es par la Loi; toi qui te flattes d’être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, le docteur des ignorants, le maître des enfants, ayant dans la Loi la règle de la science et de la vérité: - toi donc qui enseignes les autres, tu ne t’enseignes pas toi-même! Toi qui prêches de ne pas dérober, tu dérobes! Toi qui défends de commettre l’adultère, tu commets l’adultère! Toi qui as les idoles en abomination, tu profanes le temple! Toi qui te fais une gloire d’avoir une loi, tu déshonores Dieu en la transgressant! Car  » le nom de Dieu est blasphémé à cause de vous parmi les nations « , comme dit l’Ecriture. La circoncision est utile, il est vrai, si tu observes la Loi; mais si tu transgresses la Loi, tu n’es pas plus, avec ta circoncision, qu’un incirconcis. Si donc l’incirconcis observe les préceptes de la Loi, son incirconcision ne sera-t-elle pas réputée circoncision? Bien plus, l’homme incirconcis de naissance, s’il observe la Loi, te jugera, toi qui, avec la lettre de la Loi et la circoncision, transgresses la Loi. Le vrai Juif, ce n’est pas celui qui l’est au dehors, et la vraie circoncision, ce n’est pas celle qui paraît dans la chair. Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement, et la circoncision, c’est celle du coeur, dans l’esprit, et non dans la lettre: ce Juif aura sa louange, non des hommes, mais de Dieu.

2- nécessité de la direction spirituelle

Vendredi 14 novembre 2008

2- nécessité de la direction spirituelle

« Cassien, qui avait passé de longues années au milieu des moines de Palestine, de Syrie et d’Egypte, a consigné leur doctrine et la sienne dans deux ouvrages. Or, dans le premier, le livre des Institutions, il presse vivement les jeunes cénobites d’ouvrir leur cœur au vieillard chargé de leur conduite, de lui manifester sans fausse honte leurs pensées les plus secrètes, et de s’en remettre complètement à sa décision pour le discernement de ce qui est bon et de ce qui est mauvais. Il revient sur ce point dans ses Conférences, et après avoir exposé les dangers auxquels s’exposent ceux qui ne consultent pas les anciens, il conclut que le meilleur moyen de triompher des tentations les plus dangereuses, c’est de les manifester à un sage conseiller, ce qu’il appuie sur l’autorité de Saint Antoine et de l’abbé Sérapion.

Ce que Cassien enseigne aux moines d’Occident, S. Jean Climaque l’inculque aux moines d’Orient, dans l’Echelle du Paradis. Aux débutants, il fait remarquer que ceux qui veulent sortir d’Egypte et dompter leurs passions déréglées, ont besoin d’un Moïse qui leur serve de guide. Aux âmes qui progressent il déclare que, pour suivre Jésus-Christ et jouir de la sainte liberté des enfants de Dieu, il faut confier avec humilité le soin de son âme à un homme qui soit le représentant du divin Maître, et le bien choisir, parce qu’il faudra lui obéir avec simplicité, malgré les petits défauts qu’on remarquerait en lui, la seule chose à redouter étant de suivre son propre jugement.

Saint Bernard veut que les novices dans la vie religieuse aient un guide, un père nourricier qui les instruise, les conduise, les console et les encourage. Aux personnes plus avancées, par exemple, au chanoine régulier Ogier, il déclare que celui qui se constitue son propre maître ou directeur, se fait le disciple d’un sot ; et il ajoute : « j’ignore ce que les autres pensent d’eux-mêmes à ce sujet ; pour moi, je parle d’expérience, et je déclare qu’il m’est plus facile et plus sûr de commander à beaucoup d’autres que de me conduire moi seul »

(Epist. LXXXVII, 7).  In : Tanquerey
= fait d’expérience

1) En exposant une situation, on l’éclaircit
La présence d’un auditeur et la nécessité de nous faire comprendre nous stimule à mettre nos idées au clair.

2) Nous sommes trop près de nous-mêmes pour bien nous voir.
Que d’illusions seraient dissipées par un regard extérieur
besoin de recul => regard extérieur
aide à se connaître et à se comprendre
=/= démission de nos responsabilités
Amour de soi nécessaire
Et suppose Connaissance
On peut être de bon conseil pour les autres et avoir soi-même besoin d’une aide extérieure.

3) La direction donne confiance et courage

Est-ce utile pour tous ?
OUI
Pour toute personne qui veut progresser, quel que soit son degré d’avancement
Surtout pour les âmes avancées.
« Tout chrétien doit s’appliquer, quand il le peut, à communiquer avec un guide instruit, et le plus éclairé sera le meilleur. Celui qui suit la voie de l’oraison en a plus besoin que tout autre ; et plus on est avancé dans la spiritualité, plus il faut y avoir recours » (Ste Thérèse d’Avila, Vie, ch. XIII, p.133)
Si le Saint  Esprit est le Maître intérieur, Il passe ordinairement par des médiations.
=> danger de se prendre comme son propre directeur.

Mais DS surtout nécessaire à certains  « points de passage », certains caps de notre vie spirituelle.
Dans les périodes d’obscurité que sont certaines périodes de transition.
Si âme ne comprend pas ce que Dieu opère en elle ou réclame d’elle, risque d’achopper, de mal interpréter, …

Dans moments de « conversion » : phénomènes nouveaux => inexpérience => danger d’illusion et de fausse route.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier abord, plus on progresse dans la vie spirituelle, plus la direction spirituelle est utile. En effet, c’est alors que les tentations de Satan deviennent subtiles, prennent l’apparence du bien. C’est alors que le chrétien vit une expérience qu’on appelle la nuit : avant l’union à Dieu, c’est un temps de purification et d’épreuve (d’une certaine manière, comme le purgatoire avant la vie éternelle…) ; il faut que, dans notre relation à Dieu, disparaisse tout ce qui n’est pas amour. Or, nous nous rendons compte parfois que notre foi est parfois mêlée avec les conventions sociales, avec les habitudes, avec la peur, etc. La nuit, c’est quand ces éléments disparaissent, mais que l’amour ne se fait pas encore sentir, ou qu’il se fait sentir comme un feu qui brûle ces éléments et non comme une eau douce et apaisante.
P . Laurent JESTIN, Padre Pio directeur spirituel

Et le démon peut nous tenter sous apparence de bien (se déguise en ange de lumière) : d’où la nécessité de parler avec notre DS de nos bonnes résolutions. Ne jamais faire de promesse ou vœux sans lui en parler.
On distingue trois « âges » de la vie spirituelle :
1- les commençants (voie ou vie purgative)
2- les progressants (voie ou vie illuminative)
3- les parfaits (voie ou  vie unitive)

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