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Archive de la catégorie ‘Spiritualité guide aînée’

méditation

Mardi 12 mai 2009

« Bien avant l’aube, Jésus se leva, sortit, et alla dans un endroit désert.

Là, il priait »

Jésus lui-même, Dieu et Seigneur, dont la force n’avait pas besoin d’un appui dans la retraite, ni n’était entravée par la société des hommes, a eu soin pourtant de nous laisser un exemple. Avant son ministère de prédication et de miracles, il s’est soumis, dans la solitude, à l’épreuve de la tentation et du jeûne (Mt 4,1s). L’Écriture nous rapporte que, délaissant la foule des disciples, il gravissait seul la montagne pour prier (Mc 6,46). Puis à l’heure où sa passion était imminente, il abandonne ses disciples, et il s’en va prier seul (Mt 26,36) : exemple qui fait saisir entre tous combien la solitude est avantageuse à la prière, puisqu’il ne veut pas prier a côté de compagnons, même des apôtres.

Il ne faut pas passer sous silence un tel mystère qui nous concerne tous. Lui, le Seigneur, le Sauveur du genre humain, offre en sa personne un vivant exemple. Seul au désert, il se donne à la prière et aux exercices de la vie intérieure — le jeûne, les veilles et les autres fruits de pénitence — surmontant ainsi les tentations de l’Adversaire par les armes de l’Esprit.

O Jésus, j’accepte qu’à l’extérieur, il n’y ait personne avec moi ; mais que ce soit pour qu’à l’intérieur je sois davantage avec toi. Malheur à l’homme seul, si tu n’es pas seul avec lui ! Et combien d’hommes demeurent dans la foule et sont vraiment seuls, parce qu’ils ne sont pas avec toi. Je voudrais, avec toi, n’être jamais seul. Car, en ce moment personne n’est avec moi, et pourtant je ne suis pas seul : je suis à moi-même une foule.

Guigues le Chartreux (1083-1136), prieur de la Grande Chartreuse

J’ai choisi l’Amour du Seigneur

Dimanche 26 avril 2009

J’ai choisi l’Amour du Seigneur dans chaque chose ordinaire,
Alors je mettrai tant de cœur à les rendre extraordinaires.

Jésus est venu ramener le mariage à sa beauté originelle

Vendredi 24 avril 2009

Jésus est venu ramener le mariage à sa beauté originelle

Père R.Cantalamessa

Commentaire de l’Evangile de Jésus Christ selon saint Jean 8, 1-11

Jésus, la femme et la famille

L’Evangile du cinquième dimanche de Carême est l’épisode de la femme surprise en flagrant délit d’adultère que Jésus sauve de la lapidation. Jésus n’entend pas dire par là que l’adultère n’est pas un péché ou qu’il ne s’agit pas de quelque chose de grave. Les paroles qu’il adresse à la femme, à la fin, sont une condamnation explicite de l’adultère, même si extrêmement délicate : « Ne pèche plus ». Jésus n’entend donc pas approuver ce qu’a fait la femme ; il entend plutôt condamner le comportement de ceux qui sont toujours prêts à dévoiler et dénoncer le péché des autres. Nous l’avons vu la semaine dernière, en analysant l’attitude de Jésus envers les pécheurs en général.

A présent, comme de coutume, en partant de cet épisode, élargissons notre horizon en examinant l’attitude de Jésus envers le mariage et la famille dans l’ensemble de l’Evangile. Parmi les nombreuses thèses étranges avancées sur Jésus ces dernières années figure également la thèse d’un Jésus qui aurait répudié la famille naturelle et tous les liens familiaux, au nom de l’appartenance à une communauté différente, dont le père est Dieu et les disciples sont tous frères et soeurs. Jésus aurait proposé aux siens une vie errante comme le faisaient à cette époque, en dehors d’Israël, les philosophes ciniques.

Il existe effectivement dans les Evangiles des paroles du Christ sur les liens familiaux qui, à première vue, semblent déconcertantes. Jésus dit : « Si quelqu’un vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses soeurs, et jusqu’à sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Lc 14, 26). Des paroles dures, certes, mais l’évangéliste Matthieu s’empresse d’expliquer le sens de la parole « haïr » dans ce contexte : « Qui aime son père ou sa mère… son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10, 37). Jésus ne demande donc pas de haïr les parents ou les enfants, mais de ne pas les aimer au point de renoncer à cause d’eux à le suivre.

Il existe un autre épisode déconcertant. Un jour Jésus dit à quelqu’un : « ‘Suis-moi’. Celui-ci dit : ‘Permets-moi de m’en aller d’abord enterrer mon père’. Mais Jésus réplique : ‘Laisse les morts enterrer leurs morts ; pour toi, va-t-en annoncer le Royaume de Dieu’ » (Lc 9, 59 s.). Ciel, ouvre-toi ! Certains critiques se déchaînent ici. Il s’agit d’une demande scandaleuse, une désobéissance à Dieu qui ordonne de prendre soin des parents, une violation éclatante des devoirs filiaux !

Le scandale de ces critiques est pour nous une preuve précieuse. Il est impossible d’expliquer certaines paroles du Christ tant qu’on le considère simplement comme un homme, même en reconnaissant qu’il est exceptionnel. Seul Dieu peut demander qu’on l’aime davantage que son propre père et que, pour le suivre, on renonce par conséquent à assister à sa sépulture. D’ailleurs, dans une perspective de foi comme celle du Christ, qu’est-ce qui faisait davantage plaisir au père défunt : que son fils soit à la maison à ce moment-là à enterrer son corps ou qu’il soit en train de suivre l’envoyé de ce Dieu auquel son âme devait maintenant se présenter ?

Mais dans ce cas, l’explication est peut-être encore plus simple. On sait que l’expression : « Permets-moi de m’en aller d’abord enterrer mon père » était parfois utilisée (comme elle l’est encore) pour dire : laisse-moi aller prendre soin de mon père tant qu’il est vivant ; lorsqu’il sera mort, je l’enterrerai puis je te suivrai ». Jésus demanderait par conséquent seulement de ne pas renvoyer à un moment indéterminé la réponse à son appel. Combien parmi nous religieux, prêtres et religieuses se sont retrouvés à devoir faire ce même choix et souvent les plus heureux de notre obéissance ont été nos parents.

Le désarroi face à ces demandes de Jésus vient en grande partie du fait que l’on ne tient pas compte de la différence entre ce qu’il demandait à tous indistinctement et ce qu’il demandait seulement à quelques uns appelés à partager sa vie entièrement consacrée au royaume, comme c’est encore le cas aujourd’hui dans l’Eglise.

On pourrait examiner d’autres phrases célèbres de Jésus. On pourrait même l’accuser d’être responsable des difficultés proverbiales que les belles-mères et les brus ont à s’entendre, car il a dit : « Je suis venu opposer l’homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère » (Mt 10, 35). Mais ce n’est pas lui qui séparera ; ce sera l’attitude différente que chacun adoptera à son égard qui déterminera cette division. Un fait que l’on constate douloureusement également aujourd’hui dans de nombreuses familles.

Tous les doutes sur l’attitude de Jésus envers la famille et le mariage tombent si l’on tient compte de l’ensemble de l’Evangile et pas seulement des passages qui nous arrangent. Jésus est plus rigoureux que n’importe qui envers l’indissolubilité du mariage, il répète avec force le commandement d’honorer son père et sa mère jusqu’à condamner la pratique de se soustraire, avec des prétextes religieux, au devoir de les assister (cf. Mc 7, 11-13). Combien de miracles Jésus accomplit-il précisément pour répondre à la douleur de pères (Jaïre, le père de l’épileptique), de mères (la Cananéenne, la veuve de Naïn !), ou de plusieurs personnes vivant ensemble (les soeurs de Lazare), c’est-à-dire pour honorer les liens de parenté. A plusieurs reprises il partage même la douleur des familles jusqu’à pleurer avec elles.

A un moment comme aujourd’hui où tout semble concourir à l’affaiblissement des liens et des valeurs de la famille, il ne manquerait plus que l’on ne lui oppose également Jésus et l’Evangile ! Mais il s’agit de l’une des nombreuses choses étranges sur Jésus que nous devons connaître pour ne pas nous laisser impressionner lorsque nous entendons parler de nouvelles découvertes sur les Evangiles. Jésus est venu ramener le mariage à sa beauté originelle (cf. Mt 19, 4-9), pour le renforcer et non pour l’affaiblir.

L’importance de la femme

Vendredi 17 avril 2009

L’importance de la femme

Le pape Benoît XVI a rencontré les mouvements catholiques pour la promotion de la femme dans la paroisse de Saint Antoine de Luanda. Extrait de son discours :

  »En voyant le charme fascinant qui émane de la femme de par la grâce intime que Dieu lui a donnée, le cœur de l’homme s’éclaire et se retrouve en elle : «Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair» (Gn 2, 23). La femme est un autre « moi » dans l’humanité commune. Il faut reconnaître, affirmer et défendre l’égale dignité de l’homme et de la femme : tous les deux sont des personnes, à la différence de tout autre être vivant dans le monde autour d’eux. Tous les deux sont appelés à vivre en profonde communion, dans une reconnaissance mutuelle et un don de soi réciproque, travaillant ensemble pour le bien commun avec les caractéristiques complémentaires de ce qui est masculin et de ce qui est féminin. Aujourd’hui, qui ne perçoit le besoin d’accorder plus de place aux « raisons du cœur » ? Dans une civilisation comme la nôtre, dominée par la technique, on ressent le besoin de cette complémentarité de la femme, afin que l’être humain puisse y vivre sans se déshumaniser complètement. Il suffit de penser aux terres où règne la pauvreté, aux régions dévastées par la guerre, à de nombreuses situations dramatiques découlant des migrations forcées ou non… Ce sont presque toujours les femmes qui y maintiennent intacte la dignité humaine, défendent la famille et sauvegardent les valeurs culturelles et religieuses. [...] La présence maternelle dans la famille est tellement importante pour la stabilité et la croissance de cette cellule fondamentale de la société, qu’elle devrait être reconnue, louée et soutenue par tous les moyens possibles. Et, pour le même motif, la société doit rappeler aux maris et aux pères leurs responsabilités à l’égard de leur propre famille. »

La source de la vie et de l’amour

Dimanche 12 avril 2009

La source de la vie et de l’amour

 

Le bon larron est là, pendu à sa croix, le souffle court ; il ne connaît pas ce Jésus avec lequel il vient d’être crucifié, mais il le regarde et dans son regard, il comprend tout : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ! » Alors Jésus, le coeur battant au rythme de l’amour divin peut lui dire : « En vérité, dès aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ».
De son côté, Pierre, dans l’ombre, ne cesse de pleurer amèrement. Il y a quelques heures seulement, dans le froid de la nuit, il avait répondu à la servante : « Je ne le connais pas ! » « Je n’en suis pas ! » « Je ne sais pas ce que tu dis ».
Depuis trois ans, il avait fait confiance à Jésus, mais voilà qu’il ne comprenait plus : Jésus était là, comme une loque humaine, comme un moins que rien. Il s’était laissé arrêter sans réagir, il était là, apparemment abandonné de Dieu. Tout ce qu’il a vécu avec Jésus s’effondre, ce n’était donc pas vrai. Pierre dans l’ombre de la nuit, regarde Jésus qui est là à trois pas, il ne comprend plus. Il ne sait plus où il en est. Mais voilà un coq qui se met à chanter et Jésus se retournant fixa son regard sur Pierre. Terrible face à face entre Jésus et Pierre ; alors Pierre se souvenant de la parole du Seigneur annonçant son reniement et sentant le regard de Jésus posé sur lui, un regard tout chargé de l’amour fou de Dieu pour lui comme pour nous tous se mit à pleurer amèrement.
Nous sommes tous déroutés devant la passion de Jésus. Devant cette croix terrible et froide, nous non plus nous ne comprenons pas, mais s’agit-il vraiment de comprendre ? Non, je ne le crois pas.
Hier, au soir de la Cène, ayant mis mes pas dans ceux du disciple bien-aimé, je me suis penché sur la poitrine de Jésus et j’ai entendu battre le coeur de Dieu. Il était lourd de tout l’amour divin, de toute la miséricorde qui depuis le premier soir s’accumulait dans le coeur de Dieu. Depuis ce premier soir, Dieu attendait la venue de ce nouveau soir où enfin l’amour divin pourrait de nouveau se répandre, se donner, se communiquer à chacun de nous, au larron comme à Pierre, à Marie-Madeleine comme au disciple bien-aimé.
Ce soir, je suis là au pied de la croix de Jésus, il n’y a rien à dire, il n’y a rien à comprendre, il suffit d’être là pour accueillir les flots de l’amour divin qui jaillissent du coeur de Jésus pour me rejoindre et m’envelopper de toute la tendresse de Dieu. Je sens la présence maternelle de Marie, dans la puissance de l’Esprit Saint, elle vit une nouvelle maternité, elle m’enfante dans le corps du Christ.
Or, tandis que je sens les torrents de l’amour me pénétrer, j’entends dans le fond de mon coeur le prophète Isaïe me murmurer : « Il s’est chargé de tes maladies, il a pris sur lui tes infirmités ». La parole de Jésus me revient en mémoire : « Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du médecin, mais les malades, je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs ». Je vois alors le regard de Jésus se poser sur moi et en me regardant, son coeur est bouleversé car je suis comme une brebis qui n’a pas de berger. Alors, il me prend sur ses épaules pour me rapporter dans l’enclos de la maison paternelle.
Alors, je tombe à genoux et je reste là, les yeux fixés sur Jésus. Dans le silence, je contemple le coeur de Jésus. Il n’y a plus rien à dire ou à faire, il suffit d’être là au pied de la croix. Oui, la croix demeure incompréhensible, scandale et folie ! Et pourtant, je reste là à contempler Jésus crucifié. Il est pour moi la vraie source de la vie et de l’amour, la seule source d’où jaillit pour moi la Vie.
Mais déjà se profile l’aube de Pâque par delà la descente aux enfers, dans les enfers de ma vie. Il est vrai qu’au matin de Pâques, les femmes et Marie-Madeleine ont bien trouvé le tombeau vide et ont vu deux hommes en vêtements éblouissants qui leur ont dit : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant. Il n’est pas ici, il est ressuscité ». Elles ont couru le dire à Pierre et aux autres, mais ces propos leur semblèrent du radotage et ils ne les crurent pas. Comme nous avons le coeur lent à croire !
Il faudra que Jésus rejoigne chacun de nous pour faire route avec lui. Il nous obligera à lui dire tout ce qui habite notre coeur, toute la souffrance qui nous habite. Alors, avec toute sa patience divine, il fera route avec nous, il ouvrira notre coeur à l’intelligence des Ecritures et notre coeur sera tout brûlant tandis qu’il nous parlera en chemin. Nous nous mettrons à table ensemble, lui près de moi et moi près de lui, et nous pourrons vivre l’eucharistie de Pâques dans la joie de communier à son corps et de communier ensemble au corps du Christ que nous formons.
Bonne fête de Pâques à tous dans la joie du Ressuscité et rendez-vous à Cavaillon pour fêter ensemble le bienheureux César de Bus et tous les saints de notre Eglise.

Mgr Cattenoz- Archeveque d’Avignon
Paques 2007

La grâce de la pureté

Jeudi 9 avril 2009

La grâce de la pureté

Un jour de renouvellement des voeux pendant la Sainte Messe, alors que nous venions de quitter nos prie-Dieu et commencions à réciter la formule des voeux, soudain Jésus parut à coté de moi, portant une tunique blanche et une ceinture d’or. Il me dit : « Je t’accorde un amour perpétuel pour que ta pureté soit sans tache; et tu n’éprouveras plus de tentations contre la pureté. En voici le gage ». Jésus ôta alors Sa ceinture d’or et m’en ceignit. A partir de cet instant je ne ressentis plus aucune tentation contre cette vertu ni dans mon coeur ni dans mon esprit. srfaustine.jpg

Je compris plus tard que c’est l’une des plus grandes grâces que m’avait obtenue la Très Sainte Vierge Marie, car je la lui avais demandée pendant de nombreuses années. Depuis lors, j’ai une plus grande dévotion envers la Sainte Vierge. C’est elle qui m’a appris à aimer Dieu intérieurement et m’a montré comment accomplir en tout Sa Sainte Volonté. « Marie, vous êtes la joie, car, par Vous Dieu descendit sur la terre et dans mon coeur ».

Soeur Faustine Petit Journal n°40

La Vierge Marie est là, assise sur le haut du mur

Lundi 6 avril 2009

Une petite histoire, si simple… et si belle. 

La Vierge Marie est là, assise sur le haut du mur

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Saint Pierre, gardien du Paradis, reçoit un jour dans son bureau la visite du Père Eternel :
- Alors Saint Pierre, tout se passe bien ?
- Oh oui mon Dieu ! Vraiment, vraiment, je fais bien attention et tous ceux qui entrent le méritent !
- Bien… bien… si cela ne vous dérange pas, j’aimerais jeter un petit coup d’oeil sur vos registres !
Le Père ouvre le dernier registre tenu par Saint Pierre, l’examine, fronce les sourcils, referme le registre et se tourne d’un air menaçant vers Saint Pierre :
- Mais ça ne va pas du tout ça… Vous avez laissé entrer des gens qui ne méritaient pas d’entrer au Paradis !!! Soyez plus vigilant, je repasserai la semaine prochaine !
Mais Saint Pierre ne reconnaît même pas les noms que le Père a pointé sur le registre, il n’y comprend rien ! Pendant la semaine suivante, Saint Pierre redouble de vigilance… il ne veut surtout pas perdre sa place ! Lorsque le Père revient, il est serein…
- Alors Saint Pierre, tout s’est bien passé ? (Il ouvre le registre)
- Oh oui mon Dieu ! Cette semaine je les ai tous passé au peigne fin !
- Mais ça ne va pas du tout ! Saint Pierre, votre travail est lamentable ! Dans ma grande miséricorde je vous pardonne une nouvelle fois… mais que cela ne se reproduise plus !
Saint Pierre est effondré… Que se passe-t-il ? Pourquoi depuis quelques semaines, en dépit de la grâce que Dieu lui a donné, des âmes entrent au Paradis sans qu’il s’en rende compte ! Il sort de son bureau, se promène dans le Paradis, sent une main se poser doucement sur son épaule… Il se retourne : c’est Jésus.
- Alors Saint Pierre, tout se passe bien ?
- Oh non, oh non… votre Papa va bientôt me mettre à la porte si je ne trouve pas une solution… je laisse entrer des âmes qui ne le méritent pas !
Jésus se met à sourire et regardant Saint Pierre, lui murmure :
- Ah Saint Pierre, vous n’avez donc pas encore compris ? Suivez-moi…


Après quelques minutes de marche, ils atteignent le mur d’enceinte du Paradis, et Jésus s’arrête en souriant… Saint Pierre, regardant vers le haut du mur comprend tout : la Vierge Marie est là, assise sur le haut du mur, elle tend son chapelet de l’autre côté et remonte les âmes qui s’y accrochent… C’est de cette manière que tant d’âme ont trouvé le chemin vers le Paradis… vers le Père qui les voyant arriver ainsi toutes entourées de l’amour de Marie, les a accueilli dans la Vie éternelle !

Si je n’ai pas la charité

Jeudi 2 avril 2009

« Si je n’ai pas la charité… »

Méditation du père Cantalamessa

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 12,31.13,1-13

« Si je n’ai pas la charité »

charite5.jpgNous consacrons notre réflexion à la deuxième lecture qui contient un message très important. Il s’agit du célèbre hymne de saint Paul à la charité. « Charité » est le terme religieux signifiant « amour ». Il s’agit donc d’un hymne à l’amour, peut-être le plus célèbre et le plus sublime ayant jamais été écrit.

Lorsque le christianisme apparut sur la scène du monde, divers auteurs avaient déjà chanté l’amour. Le plus célèbre était Platon qui avait écrit un traité entier sur ce thème. Le nom commun de l’amour était alors eros (d’où viennent nos termes « érotique » et « érotisme »). Le christianisme sentit que cet amour passionnel de recherche et de désir ne suffisait pas pour exprimer la nouveauté du concept biblique. Il évita donc complètement le terme eros et le remplaça par celui de agape, qui devrait se traduire par « amour spirituel » ou par « charité », si ce terme n’avait pas désormais acquis un sens trop restreint (faire la charité, oeuvre de charité).

La principale différence entre les deux amours est la suivante : l’amour de désir, ou érotique, est exclusif ; il se consume entre deux personnes ; l’ingérence d’une troisième personne signifierait sa fin, la trahison. Parfois l’arrivée même d’un enfant parvient à mettre en crise ce type d’amour. L’amour de don, ou agape embrasse en revanche toute personne, il n’en exclut aucune, pas même l’ennemi. La formule classique du premier amour est celle que nous entendons sur les lèvres de Violetta dans la Traviata de Verdi : « Aime-moi Alfredo, aime-moi autant que je t’aime ». La formule classique de la charité est celle de Jésus qui dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Il s’agit d’un amour fait pour circuler, pour se diffuser.

Il existe une autre différence : l’amour érotique, dans sa forme la plus typique qui est l’état amoureux, ne dure pas, de par sa nature, ou ne dure qu’en changeant d’objet, c’est-à-dire en tombant successivement amoureux de différentes personnes. Saint Paul dit en revanche que la charité « demeure », que c’est même la seule chose qui demeure éternellement, et qui demeurera même lorsque la foi et l’espérance auront disparu.

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Entre ces deux amours – celui de recherche et de don – il n’existe toutefois pas de séparation nette et d’opposition, mais plutôt un développement, une croissance. Le premier, l’eros est pour nous le point de départ, le deuxième, la charité est le point d’arrivée. Entre les deux existe tout un espace pour une éducation à l’amour et pour grandir dans l’amour. Prenons le cas le plus commun qui est l’amour du couple. Dans l’amour entre deux époux, au début dominera l’eros, l’attrait, le désir réciproque, la conquête de l’autre, et donc un certain égoïsme. Si, chemin faisant, cet amour ne s’efforce pas de s’enrichir d’une dimension nouvelle, faite de gratuité, de tendresse réciproque, de capacité à s’oublier pour l’autre et se projeter dans les enfants, nous savons tous comment il se terminera.

Le message de Paul est d’une grande actualité. L’ensemble du monde du spectacle et de la publicité semble s’être aujourd’hui engagé à enseigner aux jeunes que l’amour se réduit à l’eros et l’eros au sexe ; que la vie est une idylle permanente, dans un monde où tout est beau, jeune, sain, où la vieillesse et la maladie n’existent pas, et où tous peuvent dépenser autant qu’ils le désirent. Mais ceci est un mensonge colossal qui génère des attentes disproportionnées qui, déçues, provoquent des frustrations, des rébellions contre la famille et la société et ouvrent souvent la voie au crime. La parole de Dieu nous aide à faire en sorte que le sens critique ne s’éteigne pas complètement chez les personnes, face à ce qui leur est servi quotidiennement.

Le Bon Dieu sans confession?

Vendredi 27 mars 2009

 

Nous vous proposons aujourd’hui un article sur la confession… utile en ce temps de carême. 

Le Bon Dieu sans confession ?
 

 Quel étrange paradoxe, le sacrement de la réconciliation semble en perte de vitesse alors qu’on ne s’est jamais autant confessé… à son psy, à la radio ou même à la télévision.

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Dans le Nouveau Testament Jésus-Christ se présente comme celui qui libère de la servitude du péché. Il le dit lui-même quand il affirme que «le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés.» (Marc 2, 10). Le Christ veut que cette mission, que le Père lui a confiée, se poursuive dans son Eglise: «Jésus souffla vers eux (les apôtres) et leur dit: Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous enlèverez les péchés, ils leur seront enlevés; quand vous les maintiendrez, ils seront maintenus.» (Jean 20, 22-23). Depuis lors, à travers les aléas de l’histoire humaine, l’Eglise poursuit cette charge que le Sauveur lui a confiée.

Une histoire mouvementée…
Le sacrement de la réconciliation a évolué durant l’histoire. Dans les premiers temps (Ier-VIe siècle), il est accordé aux seuls pécheurs publics et une seule fois dans la vie. Il est réservé aux péchés graves et se caractérise par une longue pénitence. Du VIIe au XIe siècle, sous l’impulsion des moines, le sacrement se «tarifie» et peut se renouveler. A partir du XIe, la réconciliation se «privatise» de plus en plus. Dès le XVIe, sous l’impulsion du Concile de Trente, la confession devient un élément central de la pratique pastorale et sa fréquence est proposée comme un pivot de la vie spirituelle. Le Concile Vatican II renouvelle la discipline pénitentielle en soulignant sa dimension ecclésiale et communautaire avec les célébrations pénitentielles. D’aucuns ont pu croire que cela justifiait les absolutions collectives (qui sont réservées à certaines circonstances exceptionnelles). Plus récemment, le Saint-Siège et les évêques suisses ont rappelé l’obligation de la confession et de l’absolution individuelle pour ce sacrement, sans négliger les bienfaisantes cérémonies pénitentielles.

… pour une réalité qui ne change pas
Malgré les changements intervenus au long des siècles, «on discerne la même structure fondamentale. Elle comporte deux éléments également essentiels; d’une part, les actes de l’homme qui se convertit sous l’action de l’Esprit Saint (…); d’autre part, l’action de Dieu par l’intervention de l’Eglise. L’Eglise qui, par l’évêque et ses prêtres, donne au nom de Jésus-Christ le pardon des péchés (…)» (CEC 1448)
On pourrait dire que la théologie du sacrement est synthétisée dans la prière d’absolution (cf. encadré): «Le Père des miséricordes est la source de tout pardon. Il réalise la réconciliation des pécheurs par la Pâque de son Fils et le don de son Esprit, à travers la prière et le ministère de l’Eglise.» (CEC 1449)

Se confesser directement à Dieu?
Ne peut-on pas directement se confesser à Dieu? Oui, bien sûr, mais on ne peut en rester là. Cela contredirait la «logique de l’Incarnation»: Dieu s’est fait homme pour sauver les hommes. La grâce veut nous pacifier réellement et de façon humainement concrète. Le prêtre ne prend pas la place du Sauveur, mais il doit être sacramentellement les yeux, les oreilles, le cœur, les mains, la miséricorde.

Quand se confesser?
Tout en se défiant d’une vision légaliste du sacrement de la réconciliation, l’Eglise enseigne qu’il y a dans la vie humaine des moments où la confession devient indispensable: dès que l’on a conscience d’avoir péché gravement, une fois par an durant le temps de Pâques. Une chose est le service minimum et une autre, très différente, est ce qui est nécessaire pour maintenir l’organisme spirituel en bonne santé, et augmenter l’amour du Christ dans la vie du croyant!
La confession fréquente est d’une grande utilité pour la vie chrétienne. Les auteurs spirituels conviennent que bien des avantages y sont attachés: elle augmente la vraie connaissance de soi, favorise l’humilité chrétienne, tend à déraciner les mauvaises habitudes, combat la négligence spirituelle, purifie la conscience se prête à la direction spirituelle, augmente la grâce et surtout nous met en relation très profonde et très réelle avec le Dieu vivant et vrai, le Dieu sauveur.

Comment se confesser?
Bon nombre de personnes semblent «bloquées» par une conception trop formelle de la confession. En fait, il n’y a pas de recette ou de méthode pour bien se confesser. Le cardinal Martini propose trois étapes qui peuvent aider les personnes qui «sont dans l’incapacité de reprendre une pratique (…) formelle, à cause d’un certain malaise intérieur». Le mot latin confessio signifie: louer, reconnaître et proclamer. Tout d’abord la confession de louange: il s’agit de se mettre en présence de Dieu avec action de grâce et de reconnaître ce qu’Il accomplit dans la vie du croyant, de percevoir les signes de sa présence et de son action. Ensuite, la confession de vie: le pénitent reconnaît ce qui l’empêche d’accueillir pleinement l’amour de Dieu et du prochain. Plutôt que de s’arrêter à une simple «liste à commissions» de péchés plus ou moins graves. Il faudrait s’attacher à la source fondamentale des dysfonctionnements spirituels tels que les répertorie Jésus-Christ (Marc 7, 21): «Car c’est du dedans, du cœur des hommes, que sortent les desseins pervers: débauches, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, ruse, impudicité, envie, diffamation, orgueil, déraison. Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans et rendent l’homme impur.» Impur, c’est-à-dire «non-saint», non «image de Dieu» comme Jésus. Pour finir la confession de foi: «La confession ne consiste pas simplement à déposer nos péchés, comme on dépose une somme sur une table. On place notre cœur dans le cœur du Christ, pour que sa toute-puissance le transforme.» De cette attitude naît la prière de repentir ou acte de contrition qui dispose le croyant à recevoir la grâce du pardon, dans la joie et la louange.

CHANOINE YANNICK-MARIE ESCHER,

RÉDACTEUR À PAROISSES VIVANTES

O Christ de douleur

Samedi 7 mars 2009

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O Christ de douleur Tu ne prouves rien, Tu ne démontres rien, ni sur Toi, ni sur ton Père, ni sur l’Esprit de votre Amour répandu sur nous en torrent de grâce.
Tu m’invites à plonger avec Toi dans l’abîme de  cet Amour, de ce terrifiant, de ce vivifiant Amour.
Je ne prétends certes rien prouver moi non plus, ne rien démontrer sur Toi ni sur ton Père, ni sur l’Esprit d’ Amour.
Je voudrais seulement partager avec des frères et des soeurs qui liront ces lignes, la bouleversante parabole, à travers Ton image, d’une espérance infinie, qui pour moi porte Ton nom, tes Armes, ô Jésus, lesquelles sont le fer de l’Amour planté au coeur du monde et de sa haine, mais qui, à mes yeux, ô Jésus, peut porter de tout autres noms que le Tien, sans trahir le Tien…

DOMINIQUE PONNEAU

(Dominique Ponnau est Conservateur général du Patrimoine, directeur honoraire de l’Ecole du Louvre, et président du Comité du patrimoine cultuel au ministère de la Culture.)

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